lundi 26 juillet 2010

26 juillet 1967

26-07-1967 : De Gaulle en visite au Québec : Vive le Québec libre !.

De Gaulle, lors de sa visite officielle au Canada, prononce à la fin d’un discours des mots qui font l’effet d’une bombe atomique sur la scène internationale. Le monde s’interroge : s’est-il laissé emporter par l’accueil du peuple québécois, digne d’une pop star, ou a-t-il lancé sciemment cette provocation considérée comme une grave ingérence ?

La presse internationale unanime condamne les propos de Charles de Gaulle. Le « Times » résume fort bien la colère des journaux et des Etats. « Il faut nous résigner à supporter les provocations du chef de l’Etat français pendant le déclin long et triste de ses facultés. ». Ce devait être un voyage sans histoire sinon celle d’un salut de la France aux 6 millions de Canadiens français descendant des 60 000 hommes laissés par Louis XV dans « quelques arpents de neige qui ne valent pas les os d’un grenadier ». Et puis, tout le long du Saint-Laurent que le général remonte en bateau, c’est du délire. La foule se presse sur les berges, chantant à pleins poumons « La Marseillaise ». En arrivant à Montréal, de Gaulle se présente au balcon de l’hôtel de ville devant une marée humaine hurlant son enthousiasme. En orateur accompli, le président français empoigne les deux micros qui sont devant lui et se penche vers eux comme s’il allait murmurer, calmant ainsi les vivats. « Je vais vous confier un secret que je vous demande de ne révéler à personne. » La foule rit de bon cœur. « Ce soir, je retrouve la même atmosphère que celle de la Libération. » « Libération », ici, est un slogan séparatiste. Le public le comprend ainsi. Et manifeste bruyamment sa joie. Encouragé, de Gaulle s’envole dans une escalade de mots et, à la fin, les bras levés, il scande de sa voix de stentor : « Vive Montréal ! Vive le Québec ! Vive le Québec libre ! » Aussitôt la protestation vient d’Ottawa où il devait se rendre. De Gaulle écourte alors son séjour et regagne Paris pendant que le monde entier s’enflamme pour ce que la majorité des nations caractérise comme un délit d’ingérence inadmissible.Point final

Sabine Cayrol - Parismatch.com


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