vendredi 8 octobre 2010

Accord sur les BlackBerry en Arabie Saoudite

Un magasin de téléphonie dans le port saoudien de Jedah, le 3 août 2010.
L'Arabie Saoudite et le constructeur canadien des téléphones BlackBerry, RIM sont
parvenus à un accord. La Société Research in Motion a dû céder aux exigences de l'Arabie
Saoudite sur l'accès sur l'accès aux informations cryptées du BlackBerry.

L'Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis avaient temporairement appliqué l'interdiction
de la plupart des fonctionnalités des BlackBerry.
Ils ont ordonné aux opérateurs du pays de bloquer les e-mails et messageries
instantanées de ces mobiles. Ce sont 700.000 et 500.000 abonnés qui devaient être amenés
à renoncer à leur téléphone portable.
En considérant les sérieuses répercussions économiques le fabricant du BlackBerry (RIM) va fournir aux autorités les codes qui permettent aux utilisateurs locaux d'accéder à leur messagerie internet via le smartphone.

L'Arabie Saoudite craignait pour la sûreté de l'Etat.
Le BlackBerry étant le seul téléphone dont les émissions cryptées (e-mails, paquets internet) transitent par des serveurs installés au Canada et au Royaume-Uni.
Le cryptage ultra sécurisé ne permet pas aux autorités de surveiller le contenu des échanges
de ses utilisateurs.
Avec la promesse de serveurs implantés sur place, l'Arabie Saoudite ne pouvait que demander l'accès aux informations stockées, et non aux échanges en temps réel.
Les Emirats arabes unis sont les premiers à avoir demandé à RIM de les laisser accéder aux services de messagerie.
L'Arabie saoudite a suivi, tout comme l'Inde, le Pakistan qui doivent entamer des négociations avec le fabricant.
Delhi (Inde) menace de suspendre certains services du BlackBerry, craignant qu'ils ne soient
utilisés par des activistes. Les arrangements conclus par l'Arabie Saoudite feront peut être jurisprudence.
A leur tour, le Liban, l'Algérie craignent pour leur sécurité. En cause le smartphone de RIM qui garantit la confidentialité des informations échangées.
Comme tous les Etats, les Emirats craignent que la confidentialité garantie des communications privées n'attire les fauteurs de troubles, les menaces criminelles ou les terroristes

Dans une région où la menace d'Al-Qaïda est très présente, les règles les plus strictes sont imposées en matière de sécurité, particulièrement sur les télécoms.
Le risque toutefois est que, si RIM donne l'accès aux autorités, elles en profitent pour épier la population locale autant que pour déjouer des menaces extérieures.
Le gouvernement saoudien bloque environ 400.000 sites Internet, pornographiques ou
politiques. La loi religieuse interdit la discussion des Saoudiens avec des membres
du sexe opposé.
Interdire le BlackBerry serait l'occasion de surveiller les utilisateurs.
Le fabricant de l'appareil est en effet le seul du marché à gérer lui-même les données transmises d'un client à un autre, un moyen pratique de dialoguer en évitant les écoutes et, surtout, de contourner la censure d'internet.

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